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Libération
Interview

«En course, une force animale me dirige»

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Paul-Henri de Le Rue, qui participe à l’épreuve de snowboard cross aujourd’hui :
publié le 15 février 2010 à 0h00

Médaillé de bronze en snowboard cross (course sur une piste plus ou moins accidentée) aux Jeux de Turin en 2006, Paul-Henri de Le Rue, 25 ans, briguera aujourd’hui (1) une nouvelle médaille. Il rêve d’un podium intégralement français dans une épreuve qui fait sa deuxième apparition olympique.

Que ressent-on dans le portillon, juste avant le départ ?

Une grosse boule au ventre qui doit ensuite se changer en énergie positive : il faut être à bloc. Une fois le run parti, une sorte de force animale me dirige.

Quels rapports avez-vous avec vos adversaires pendant la course, et globalement sur le circuit ?

Outre la vraie complicité que j'ai avec mon frère [son aîné, Xavier de Le Rue, également en lice en snowboard cross ndlr], tous les autres mecs sont des amis. J'ai un profond respect pour eux. Mais une fois que c'est parti, c'est chacun pour sa peau [en qualifications, seuls les deux premiers, sur quatre hommes au départ, passent au tour suivant]. Et là, ça dépend : d'aucuns sont plus méchants que d'autres, avec parfois des petits coups. Il ne faut pas se faire marcher sur les pieds.

Quelles sont les spécificités d’un parcours de snowboard cross ?

Les parcours sont assez divers, on trouve de tout. Deux principaux facteurs infléchissant le tracé entrent en compte : la longueur du parcours et son relief [les mouvements de terrain]. On sait très bien que chaque snowboardeur a ses spécialités bien distinctes, et on les connaît. Moi, par exemple, j'ai un profil polyvalent, mais je me débrouille plutôt bien sur les tracés assez longs avec pas mal de petites bosses.

La tactique entre-t-elle en ligne de compte ?

Le run dure à peu près une minute trente. Si tu ne joues pas systématiquement la gagne, c’est foutu. Il faut être