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Libération

La Réunion électorale de Martine Aubry

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La première secrétaire du PS est depuis samedi dans l’île de l’océan Indien. Dans cette région de gauche, elle s’en est prise au Président moins d’un mois après sa visite.
publié le 15 février 2010 à 0h00

Une température d'environ 30 degrés, une région acquise à la gauche et un terreau socialement fertile, à un mois des régionales, pour cultiver l'antisarkozysme : météo clémente à tous points de vue pour Martine Aubry, en escapade à la Réunion. Où, dès son atterrissage, samedi, la première secrétaire s'est attachée à mitrailler l'Elysée : «Ce que je trouve formidable, ici, c'est la capacité des hommes et des femmes venant de partout à faire vraiment vivre la République. Ça tombe bien, vu le débat sur l'identité nationale en France.» Un éloge du «vivre ensemble» qui fleure bon le cliché. Mais, aussi, un angle d'attaque calculé, et martelé de bout en bout. «L'idée était de dire que la Réunion, c'est le contraire de Sarkozy, résume Axel Urgin, secrétaire national du PS à l'outre-mer. Dans la sémantique, comme dans ce qu'il s'y passe.»

Après avoir évacué l'hypothèse «compliquée» de la Guadeloupe, pour cause de concurrence entre deux listes PS (conduites par les députés Victorin Lurel et Eric Jalton), puis celle de la Martinique, c'est donc pour la Réunion qu'a opté l'équipe d'Aubry. Terre de métissage érigée en contre-exemple du questionnement brumeux sur l'identité nationale. Mais pas seulement. «La coexistence ne doit pas masquer les séquelles de l'histoire, explique Gilbert Annette, maire (PS) de Saint-Denis. Il y a des souffrances.»

Loin du cœur, l'île l'est aussi des moyennes nationales. Un taux de chômage de 30%.