La réforme des collectivités territoriales, ça fait moins parler au comptoir des bistrots arlésiens ou marseillais que l’OM ou le prix du thon rouge à Tokyo. Et pourtant ce projet gouvernemental pourrait remettre en cause bien des pouvoirs locaux dans les Bouches-du-Rhône. Il introduit deux nouveautés : l’obligation à terme pour toutes les communes d’entrer dans des intercommunalités et la création de métropoles aux compétences renforcées. Or, dans le département, le partage du territoire répond à des logiques anciennes. Il est le fruit de petits arrangements entre élus qui n’ont souvent pas grand-chose à voir avec la logique politique ou géographique.
«La structuration de ce département est très spécifique», reconnaît Daniel Van Eeuwen, politologue et professeur à l'institut d'études politiques d'Aix-en-Provence. Selon lui, «le fait qu'il y ait, d'un côté, une ville capitale, Marseille, très tournée vers la mer, et autour des villes de taille plus modeste, avec une identité terrienne très forte», a souvent compliqué les relations. «Historiquement, des villes comme Aix, Aubagne, Martigues ou Salon-de-Provence ont toujours eu beaucoup de difficultés à travailler avec Marseille», explique-t-il, doutant que la réforme puisse effacer cette méfiance ancestrale. Y compris lorsque les voisines sont du même bord politique.
«La fin de la France paisible»
De ce point de vue, Aix-en-Provence est une référence absolue. Maryse Joissains, sa bouillante députée-maire, est l'amie politique du sén