C'est ce qui s'appelle prendre ses distances. Même à 12 000 km, Martine Aubry poursuit son bras de fer avec Georges Frêche. La première secrétaire du PS, qui aura largement vanté, lors de son escapade réunionnaise (Libération d'hier) les vertus de cette terre de «tolérance», brossée en modèle du «vivre ensemble», ne semble guère disposée à philosopher ainsi en toutes circonstances.
Hier, à l'heure du dépôt des listes en préfecture, son équipe confirmait la mise à l'écart du parti de la cinquantaine de socialistes figurant sur celle du président de la région Languedoc-Roussillon. Personne, certes, ne se risque à prononcer le mot d'«exclusion». Mais c'est bien la suspension pour deux ans de tous ces candidats aux régionales que constatera le bureau national, la semaine prochaine. «Ils se sont mis d'eux-mêmes en dehors du PS», plaide Claude Bartolone, proche d'Aubry. Une déclaration jugée «sans aucune valeur» par le patron (pro-Frêche) de la fédération PS de l'Hérault.
«Ultimatum». «On applique les statuts», explique le directeur de cabinet d'Aubry, Jean-Marc Germain. En particulier l'article 11, qui prévoit que les candidats figurant sur une liste autre que celle du PS n'en font automatiquement plus partie. Au même moment, à 15 h 30, heure locale, l'équipe d'Aubry reçoit un SMS de François Lamy, bras droit de la première secrétaire, resté en métropole : «Liste déposée.» En l'occurrence, celle de la c