Sept mois après son arrivée au ministère de l'Outre-Mer, la Guadeloupéenne Marie-Luce Penchard a sévèrement dérapé. Lors d'un meeting aux Abymes, en Guadeloupe, où elle est en deuxième position sur la liste UMP aux élections régionales, elle a déclaré n'avoir «envie de servir qu'une population, la population de Guadeloupe».
Une faute de goût par rapport à l'esprit républicain censé animer tout ministre. Et, circonstance aggravante, Marie-Luce Penchard a illustré son propos en évoquant de manière partisane le sujet avec lequel on ne plaisante pas outre-mer : l'argent de la métropole. «Il y a des enjeux financiers considérables, nous en sommes à une enveloppe de 500 millions d'euros pour l'outre-mer, a-t-elle lancé à la tribune (avec enregistrement à la clé). Et ça me ferait mal de voir cette manne financière quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, au bénéfice de la Réunion, au bénéfice de la Martinique et de me dire, enfant de la Guadeloupe, "je ne suis pas capable d'apporter quelque chose à mon pays, mais à quoi je sers ?"» Prononcées samedi, ces paroles ont mis trois jours pour traverser l'Atlantique. A l'arrivée, la petite tempête tropicale s'est transformée en gros ouragan politique, avec demande de démission et tensions dans le reste de l'outre-mer.
Favoritisme. C'est peu de dire que les élus de tout bord, réunionnais, martiniquais ou guyanais n'ont pas apprécié. Les DOM, qui se jalousent et se concurrencent, ont aussi po