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Libération

Nicolas Sarkozy, un bonapartisme de crise

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publié le 18 février 2010 à 0h00

Nicolas Sarkozy traverse une période particulièrement difficile. La crise mondiale provoquée par les dérèglements irresponsables des financiers anglo-saxons est loin d’être terminée. Si la France l’affronte dans de moins mauvaises conditions que la plupart des pays européens, elle en paie néanmoins lourdement le prix en nombre de chômeurs et en aggravation des déficits publics. Sur le plan humain comme budgétaire, la détérioration est cruelle. Or les espoirs d’amélioration qui existent sont loin d’avoir partie gagnée. Une chose est donc d’ores et déjà certaine : la prochaine campagne présidentielle aura pour décor le chômage (sans doute en recul à ce moment-là mais toujours à un niveau élevé) et les déficits publics (sans doute moindres qu’aujourd’hui mais à un stade toujours alarmant et contraignant, avec de surcroît une dette publique encore plus asphyxiante qu’aujourd’hui). En 2012, c’est donc une France en crise qui choisira son Président.

Ce n’est pas tout. D’ici là, Sarkozy aura perdu les élections régionales les 14 et 21 mars prochains. En septembre 2011, il perdra automatiquement les élections sénatoriales, projection mécanique des élections municipales. Il est même possible qu’à cette occasion l’opposition devienne majoritaire au Sénat pour la première fois depuis des décennies, ce qui aura pour effet de rendre l’adoption des réformes ultérieures infiniment plus difficiles : François Mitterrand a bien connu cela durant ses deux septennats. A cette époque, le palais d