Fichu foulard. Il a suffi d’un article du Figaro et d’une conférence de presse improvisée sur le Vieux-Port à Marseille pour qu’Ilham Moussaïd, candidate «voilée» du NPA aux régionales en Paca, déclenche une belle emballée médiatique. La jeune femme n’a pas encore 22 ans et à peine un an de militantisme au sein du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) d’Olivier Besancenot. En novembre, elle est investie par ses camarades du Vaucluse, en quatrième position sur la liste départementale. Dans l’indifférence générale. Trois mois plus tard, en plein débat sur l’identité nationale et quand montent les fantasmes autour du port de la burqa, les médias se jettent sur elle et son foulard islamique blanc, noué en chignon derrière la nuque. Dans la foulée, la classe politique hurle au non-respect de la laïcité, à l’atteinte aux valeurs féministes. Au milieu de tout ça, l’étudiante en BTS gestion se jure «laïque, féministe et anticapitaliste».
Essayons de comprendre. Le train s'arrête en gare d'Avignon. Foulard sur la tête, keffieh palestinien autour du cou, elle nous embarque dans sa 106 verte, en compagnie de son camarade Abdel Zahiri, figure associative locale et militant remarqué du NPA. «Vous vous doutiez bien que ça allait faire du bruit, cette candidature ?» leur lance-t-on. «Non ! Franchement ! On ne s'attendait pas à tout ça !» répond la jeune femme, grand sourire, un brin naïve, avec son mélange d'accent de Provence et d'Afrique du