Sarkozy a mis le temps, mais il a finalement soutenu sa ministre déléguée à l'Outre-Mer adepte de la préférence guadeloupéenne. Alors qu'il n'avait fait qu'évoquer Marie-Luce Penchard lors d'un discours prononcé jeudi matin en Martinique (Libération de vendredi), le Président, qui passait ensuite quelques heures en Guyane, y a déclaré qu'il avait «grande confiance en Marie-Luce Penchard» et qu'il ne laisserait pas «l'outre-mer français être instrumentalisé par un débat de politique nationale, partisan et politicien». Une tentative pour mettre fin à une polémique qui a agité la métropole, mais n'a eu qu'un impact limité dans les DOM, qui fêtaient ces derniers jours le carnaval. C'est en masse que les Guyanais sont venus écouter Sarkozy vanter le «nouveau cadre institutionnel» qui doit maintenant organiser la vie politique de leur département. Ils étaient ainsi plus de 2 000, certains debout, à se serrer dans la salle de spectacle le Zéphyr, à Cayenne, pour applaudir un président qui a fait de la retape pour ses réformes. Et ne s'est pas gêné pour soutenir le candidat de la majorité aux élections régionales, Rodolphe Alexandre, un ancien divers-gauche qui a viré de bord. Juste avant, c'est en sa compagnie, qu'il avait visité un quartier réhabilité de Cayenne. Là, en désignant des immeubles en construction, il n'avait pas hésité à en faire des tonnes : «Rodolphe, c'est magnifique ! Et puis, l'architecture est belle…» NICOLAS CORI (en