L’issue de la partie ne fait guère de doutes. Mais la manière, et surtout l’ampleur du résultat, seront décisifs. Sur quels scores, au premier et au second tour, Ségolène Royal sera-t-elle à nouveau consacrée en son fief ? Voilà le principal enjeu de la campagne régionale en Poitou-Charentes.
De tous côtés, bons camarades et véritables adversaires l'attendent au tournant des urnes. D'abord son challenger UMP, le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, pour qui «l'ex-candidate à la présidentielle est une adversaire parfaite pour l'électorat du centre et de la droite». Puis sa rivale de gauche Françoise Coutant, tête de liste d'Europe Ecologiste, selon laquelle «la région souffre de sa gouvernance». Et même un de ses anciens vice-présidents Jean-François Fountaine (PS), qui ne se représente pas, mais pronostique :«Elle ne fera pas un très gros score, car elle est très clivante. Beaucoup de militants socialistes n'en veulent pas, et le font savoir.»
Pour Ségolène Royal, la donne, incontestablement, a changé. En 2004, elle s'était d'emblée hissée à 45% au premier tour, le meilleur score de tous les candidats PS. Avant de l'emporter, forte de 55,1% des suffrages, dans une triangulaire où jouait aussi le FN, contre l'UMP Elisabeth Morin (36,2%). A l'époque, la conquête du Poitou, fief du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, qui régna sur la région de 1988 à 2002, l'avait érigée en symbole du triomphe socialiste, avec 20 régions empochées s