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Libération

La cueillette syndicale des partis de gauche

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Les leaders de conflits sociaux médiatiques sont recrutés sur les listes régionales.
publié le 26 février 2010 à 0h00

Ils ont squatté les médias des mois durant comme porte-voix de luttes emblématiques. Leurs usines sont fermées, les licenciements ficelés. Profitant de leur notoriété, les partis de gauche ont offert à des leaders syndicaux d'intégrer leurs listes. En Poitou-Charentes, Ségolène Royal a placé Emile Bregeon, de la CFDT Heuliez, et Guy Eyermann, ex-leader CGT chez New Fabris. L'usine du sous-traitant automobile a licencié 366 ouvriers, après six mois de lutte. Eyermann a toujours voté NPA, jusqu'à ce que Ségolène Royal le sollicite pour son «ouverture». S'il est élu, il assurera une veille auprès des entreprises, anticipera la casse.

Pierre Piccarreta, délégué CGT de Caterpillar à Grenoble (600 licenciements), se présente, lui, sur la liste Front de gauche en Isère, en position non éligible. «Je suis conscient qu'on utilise un nom qui correspond à la lutte des Caterpillar, dit-il. Je l'accepte car je défends leurs idées.»

En Midi-Pyrénées, Alexis Antoine, ex-délégué CGT chez Molex (300 licenciements), est numéro 4 sur la liste NPA, car «les fermetures de boîtes, c'est bien un problème politique de fond». Son dossier, «c'est la question des aides publiques aux grosses boîtes». Chaque fois que le nom «Molex» revient dans les meetings, c'est la salve d'applaudissements. Lucide, Alexis Antoine a «vu venir» le NPA, dont il était déjà très proche. Ce qui le déçoit davantage, c'est quand il voit Denis Parise, de la CGT Molex