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Portrait

Georges Ier roi de la campagne

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Et si la dernière saillie du multirécidiviste du dérapage était calculée ? Une stratégie du président sortant du Languedoc-Roussillon pour semer la zizanie et choquer «les cons». Portrait d’un élu truculent, paillard et égocentrique.
Georges Frêche ,à Montpellier le 29 janvier (Stringer France / Reuters)
publié le 27 février 2010 à 0h00

Le sketch s'appellerait «Frêche et les cons». Chevalier paillard de la politique, Georges Frêche, 71 ans, dit des conneries, et les «cons», comme il qualifie ses électeurs, l'élisent. Trente-sept ans que ça dure. Jusque quand ? Pour l'heure, il publie un bouquin. «Mon premier titre, c'était Assez de conneries.» Il en sort tellement qu'il a changé, pour Trêve de balivernes (1).«On m'a cloué au pilori depuis deux ans. Ou je me tuais, ou je me marrais. Alors, je me marre.» Et il se poile. A mort. Oh con ! «Con à Toulouse [d'où il vient], ça veut dire virgule. J'emploie le mot con au détour d'une phrase. Je suis un con parmi les autres. C'est pour ça que je suis élu.»

Dans sa dernière sortie, l'élu divers gauche, exclu du PS en 2007, a raillé Laurent Fabius et sa «tronche pas catholique», amenant le PS à lui retirer son soutien aux régionales, et à lancer une liste socialiste derrière Hélène Mandroux. Depuis, le roi Georges, président sortant de la région Languedoc-Roussillon, joue les victimes. Pour Jean-Pierre Grand, député UMP de l'Hérault, la décision du PS est tout bénef pour lui : «Ils lui ont fait sa campagne. C'est un grand moment.» Devenu vedette nationale, Frêche biche : «Je fais même les people. Voici, Gala, les télés belge, suisse… On croit rêver !» C'est la top éclate, Frechus Magnificus. «Ma tête est mise à prix. Mais plus on me fait ces procès d'intention, plus je monte dans les sondages. Ils peuven