Ce matin-là, Françoise Grossetête, 63 ans, arpente les Halles de la Part-Dieu, à Lyon. Elle serre les mains des commerçants, achète des quenelles, un poulet. Et répond aux questions avec une franchise désarmante. Un colistier l'interroge sur la neige qui tombe dru, lui demande si cela n'a pas été difficile de venir de la Loire ? «J'ai eu un mal fou à sortir mon 4 x 4», souffle-t-elle, sans souci de l'obsession environnementale du moment. Et cette élection, comment la sent-elle ? «Tout n'est pas perdu,on va se battre !» On a vu plus optimiste en début de campagne.
Primaire. Françoise Grossetête part pourtant à la tête d'une liste de large union de la droite. Mais elle part de loin. La gauche a creusé son nid en Rhône-Alpes depuis 1998 et l'alliance de Charles Millon avec le FN pour conserver son siège. Après l'intermède Anne-Marie Comparini, soutenue par un arc républicain, Jean-Jack Queyranne s'est installé, et Françoise Grossetête sait qu'il sera difficile à déloger. Personne ne voulait s'y frotter. Les cadors pressentis (Michel Barnier, Dominique Perben, Bernard Accoyer puis Eric Besson) se sont défilés. Alors, pour éviter de laisser la tête de liste à un milloniste, les responsables UMP de la région ont convaincu Françoise Grossetête d'y aller. «Je vais être sincère, dit-elle : je n'avais pas spécialement l'intention d'être candidate.» Elle a pourtant emporté haut la main la primaire face à deux millonistes, jus