Le proverbial principe d'incertitude qui prévaut en Normandie (p'têt' ben…) ne s'applique pas de manière uniforme de haut en bas. En Haute-Normandie, le scrutin des régionales semble devoir être favorable à la gauche : le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, tête de liste à droite, y vient surtout corroyer son cuir d'énarque aux grandes ambitions (lire page suivante). En Basse-Normandie, c'est différent : peut-être bien que la gauche va garder cette région gagnée en 2004 à la surprise générale. Ou peut-être que non. «Ça va être ric-rac», pronostique le fabiusien Laurent Beauvais, actuel président (PS) de la région, qui voudrait bien rempiler.
Son principal adversaire, Jean-François Le Grand, sénateur et président du conseil général de la Manche, emmène la droite au front sans fébrilité excessive. Après tout, il y va parce qu’on lui a demandé : le sénateur de l’Orne Alain Lambert, initialement désigné par les militants, a préféré laisser tomber plutôt que d’avoir à s’allier au Nouveau Centre Philippe Augier ; ce dernier n’avait que très moyennement soutenu l’UMP René Garrec en 2004, contribuant à la défaite de celui-ci. Rien à perdre pour Le Grand, donc, surtout dans une région dont les trois départements sont à droite, ainsi que onze circonscriptions sur quatorze.
L’affaire pourrait bien se jouer à la photo-finish, comme on dit sur ces terres équines. Ainsi Martine Aubry et François Fillon sont-ils passés à Caen cette semaine pour encourager leurs poulains. Ains