Après le rappel à la loi, le retour à la politique. Pour sa campagne régionale, Julien Dray sillonne l’Essonne du jeudi au samedi dans un bus rose au gaz naturel siglé «Huchon 2010». Après le bus au colza de François Bayrou et le bus méthadone de Médecins du monde, on se dit que le cofondateur de SOS Racisme a peut-être trouvé la formule pour traiter sa collectionnite de montres et son avenir politique. Alors, en voiture !
Bougon. Jeudi, 8 h 30, parc des Célestins à Marcoussis. On embarque avec la tête de liste socialiste de l'Essonne et sa bande de jeunes colistiers. «Mon idée, c'est de ne pas faire la campagne de Juju, une campagne de réhabilitation en la personnalisant à outrance. D'où l'idée du bus. Pour une fois, on a une vraie dynamique de liste, moi, je dis très peu de choses», explique Dray. Direction une exploitation agricole pour illustrer l'un des thèmes du jour «Environnement et culture». «Regardez ces prairies, ces belles perspectives», lance-t-il face aux champs labourés à perte de vue. A bord «Juju» arpente l'habitacle, joue les agents d'ambiance. Il parle foot avec la défaite de la France. Trouve «pas bien» la photo des candidats PS aux régionales dans Paris Match où «Martine Aubry pose avec ses chouchous». Mais sans lui. Ses coéquipiers : Kheira Benbadra, Hicham Affane, Hella Kribi-Romdhane, Olivier Thomas, trentenaires et quadras chaleureux, l'entourent comme un grand fauve convalescent.