Voilà ce qui s'appelle revoir ses ambitions à la baisse. Et pas qu'un peu! Au siège de l'UMP, hier, les porte-parole du parti, Frédéric Lefebvre et Dominique Paillé, ont rivalisé dans le tour de passe-passe pour relativiser la défaite annoncée de leur parti aux élections régionales. A entendre Paillé donc, «l'objectif» est désormais «d'être devant au premier tour». Pas en reste, Lefebvre assure même que «le seul objectif pour nous est de créer la dynamique pour qu'au deuxième tour, les électeurs sanctionnent la mascarade des listes d'opposition divisée». Plus personne ne parle de conserver les deux régions, l'Alsace et la Corse, acquises à la droite. Et encore moins de conquérir une des 20 détenues par la gauche. Seule la Guyane, avec ses 200 000 habitants, fait office d'eldorado électoral pour tenter de sauver la face.
Patinage. Cette fuite en avant est révélatrice de la panique qui agite les hautes sphères du parti sarkozyste à l'approche du scrutin. Car la défaite qui se profile va déboucher sur des questions quasi existentielles pour le grand parti majoritaire, conçu pour être un rouleau compresseur politique. Nicolas Sarkozy pourrait réclamer des comptes à Xavier Bertrand, numéro 1 d'une formation qui patine depuis qu'il en a pris les commandes. Il est pourtant loin d'être l'unique responsable d'une éventuelle catastrophe. Trois éléments au moins ont contribué à jeter le trouble à droite et à démobiliser son électorat : les div