Amoins d’une semaine du premier tour des élections régionales, la droite a le moral en berne. Sondage après sondage, elle a vu s’envoler ses rêves de reconquête de quelques-unes des 20 régions (sur 22 en métropole) détenues par le PS, et croise les doigts pour que Martine Aubry échoue à réaliser un humiliant grand chelem. Pour tenter de sauver la face, Nicolas Sarkozy se rend aujourd’hui en Franche-Comté, officiellement pour parler emploi, en réalité pour soutenir son secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet. Que s’est-il passé depuis la victoire en trompe-l’œil de l’UMP aux élections européennes de juin 2009 ? Qu’est-ce qui n’a pas fonctionné dans cette campagne pour la majorité ? Sur fond de crise sociale, de défiance toujours plus forte à l’égard de la parole politique, et de celle de Nicolas Sarkozy en particulier, candidats, militants, sympathisants et simples électeurs de droite croisés aux quatre coins du pays racontent le malaise qui s’est emparé de la majorité UMP.
A Lyon et dans le Rhône avec les militants UMP
Dans le froid pinçant du marché de la Croix-Rousse, Jean tend ses tracts aux passants. Beaucoup se détournent, la campagne ne fait pas recette, il ne se lasse pas. Jean, 66 ans, est conseiller (UMP) d'arrondissement, et milite depuis vingt-cinq ans. Il ne se fait guère d'illusions sur l'issue du scrutin. «C'est une élection défouloir, dit-il. Les gens vont se faire plaisir, ils vont faire de l'anti-Sarko.» A ses côt