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Libération
EDITORIAL

Vaccinés

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publié le 9 mars 2010 à 0h00

La droite va mal mais la gauche devrait se méfier. Cette dernière a apparemment toutes les raisons de se réjouir. La victoire le 21 mars lui est promise, même si le grand chelem annoncé ne sera pas forcément au rendez-vous. Ses leaders, Martine Aubry en tête, mais aussi Dominique Strauss-Kahn, gagnent du crédit. A défaut de la pronostiquer, l’opinion dit même souhaiter la victoire de la gauche lors de la prochaine présidentielle.

Nicolas Sarkozy, lui, à toutes les raisons de s’inquiéter. L’absence de résultats sur le front du chômage, de l’amélioration du pouvoir d’achat et même de la sécurité a vacciné l’électeur, désormais pas dupe des miracles dont serait capable le volontarisme sarkozyste. Auprès des élus UMP, le charisme du chef de l’Etat ne suffit plus à étouffer les voix discordantes. Cela va si mal que certains candidats de la majorité présidentielle évitent de prononcer le nom du Président sur les marchés. Les régionales, c’est certain, vont signer la fin du sarkozysme triomphant…

Ce scénario, la gauche peut de bonne guerre en faire une arme de campagne. Elle aurait tort cependant de se bercer d’illusions sur sa vigueur retrouvée. Et ses problèmes stratégiques d’alliances n’auront pas disparu le 21 mars au soir. Elle est aussi suffisamment avertie pour savoir que Nicolas Sarkozy a toujours préféré avoir le dos au mur. Est-ce encore le cas, ou cette vérité sarkozyste s’est-elle brisée sur les miroirs dorés de l’Elysée ? C’est peut-être l’inconnue principale de ce scrut