Il est partout. Hier soir au 20 heures de France 2, demain en Bourgogne, vendredi en Picardie, François Fillon a réservé ses soirées de la semaine prochaine pour soutenir, dans les régions, les têtes de liste de la majorité présidentielle. Promu général en chef de campagne par Nicolas Sarkozy, il veut s'assurer que personne ne pourra le soupçonner de n'avoir pas fait le maximum. Après le chef de l'Etat (lire ci-contre), il a plaidé hier pour «la stabilité gouvernementale» qui, a-t-il précisé, «est la règle dans toutes les grandes démocraties».
Sollicité par tous les candidats et assuré de rester à Matignon, il est devenu, à la faveur de cette campagne, la nouvelle idole de la droite. On le couvre d'éloges. «Vous êtes notre force tranquille !» s'exclamait le 3 mars la tête de liste UMP dans l'Orne, Jérôme Nury, depuis la tribune d'un meeting électoral à Caen. Alors que commence à prendre forme l'hypothèse d'un Fillon présidentiable, le compliment est embarrassant. Car, pour les 1 000 militants et sympathisants UMP rassemblés ce soir-là dans la capitale basse-normande, il était clair que si Fillon peut prétendre incarner la «force tranquille», comme le candidat Mitterrand en 1981, c'est que Nicolas Sarkozy, lui, reste dominé par une force tumultueuse et débordante. Tout se passe comme si François Fillon n'était populaire que dans la mesure où on lui prête des qualités qui l'opposent au chef de l'Etat : serein, sobre, patient, pacificateur et