La scène peut étonner. Au pied de grands immeubles de bureaux, postée à un carrefour, Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, s'époumone mégaphone à la main. Autour d'elle, des drapeaux rouges flottent au vent et quadrillent son terrain de campagne. Une petite vingtaine de militants de LO reste à ses côtés et tente de convaincre les salariés en pause déjeuner. Mais ce mardi, près de la gare de Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis), les régionales ne sont pas le sujet majeur pour LO. «Un bulletin de vote n'a jamais empêché aucun licenciement. Il faut compter sur nos luttes à nous», scande Arthaud.
Jean-Pierre Mercier, tête de liste en Ile-de-France, prend le relais?: «Utilisez votre bulletin de vote pour exprimer votre écœurement?!» Au cœur des discours, il y a Total, ses profits et ses licenciements, le partage du travail et la situation de la Grèce «qui nous pend au nez». Pas vraiment dans les compétences des régions tout ça. Normal, le parti trotskiste défend «un programme de lutte», pas un programme électoral. «C'est les autres avec leur programme qui sont en décalage», se défend l'héritière d'Arlette Laguiller. «Tous les notables sont en campagne. Eux, ils sont en période électorale. Nous, on est en période de crise. Et ce n'est pas la région qui pourra empêcher les licenciements», explique Arthaud.
D'ailleurs, sa campagne ne s'arrêtera pas le 21 mars, au soir du deuxième tour. «On milite toute l'année. Ça no