Le Parti socialiste va gagner les élections régionales et il va les gagner largement. Il en aura peu de mérite mais il en tirera grand profit. Les circonstances lui sont si favorables qu’il ne saurait en aller autrement : la crise pèse de tout son poids sur le moral des Français, le niveau du chômage et le spectre de la précarité demeurent plus anxiogènes que jamais, la popularité de Nicolas Sarkozy s’affaisse, l’électorat de gauche veut exprimer un vote sanction et l’électorat de droite est tenté d’avouer sa déception en faisant la grève des urnes. Les réformes à venir (les retraites par exemple) inquiètent plus qu’elles ne créent d’espérance. Dans ces conditions, il aurait fallu accumuler les fautes et les gaffes pour ne pas remporter la victoire. Le PS n’a pas particulièrement brillé durant cette morne campagne mais il n’a pas commis non plus de bourde manifeste. Le 21 mars, il sera donc le grand bénéficiaire de cette séquence intermédiaire. Le printemps sera socialiste.
Du coup, Martine Aubry sortira renforcée de l’épreuve. Il y a un an, elle était contestée, critiquée, bousculée. Aujourd’hui, elle est respectée, estimée, considérée. Elle a gagné sa pleine légitimité de première secrétaire. Elle dispose d’une majorité désormais solide, alors que son opposition royaliste s’est disloquée. Les trois conventions programmées vont lui permettre d’apposer son empreinte sur ce qui deviendra le projet officiel du PS. Elle met en œuvre sans état d’âme la méthode traditionnelle inau