Pour Valérie Pécresse, la bataille avait commencé comme un conte de fée politique. Dans cette région réputée imprenable, la ministre était censée faire un malheur. Sarkozy y croyait. N’a-t-il pas lui-même peaufiné le casting des listes franciliennes ?
Las. Après une campagne décevante, parasitée par l'affaire Soumaré et par les querelles d'ego dans le quatuor Pécresse-Yade-Jouanno-Kosciusko-Morizet, les ambitions sont nettement moins flamboyantes. La ministre de l'Enseignement supérieur serait déjà soulagée de finir en tête dimanche. Les sondages donnent l'UMP autour de 30%, le PS à 26% et Europe Ecologie à 18%. Mais au second tour, Jean-Paul Huchon, le président socialiste sortant, écrabouille sa rivale «techno-versaillaise», comme il dit. A défaut de gagner, Pécresse espère engranger, après cette bataille, le supplément de notoriété qui fera d'elle une incontournable dans la génération des quadras de droite.
Au début de la campagne, Huchon, 63 ans, en lice pour un troisième mandat, a eu peur. Que le duo de dames entre Valérie Pécresse et Cécile Duflot, la nouvelle star verte, ne l'éclipse. Et puis non. En temps de crise, Huchon s'est «merkélisé», selon ses proches, s'érigeant en opposant à Sarkozy sur le Grand Paris. Les attaques de la droite sur son bilan «nul» et son «immobilisme» ont été perçues comme caricaturales. Le socialiste a bâti un projet afin de «répondre aux besoins économiques et sociaux» : mutuelle-santé et caution-