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Libération
ANALYSE

Un scrutin sous haute abstention

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Plus de la moitié des électeurs pourraient snober les urnes, jeunes et catégories populaires en tête.
publié le 13 mars 2010 à 0h00

Danger abstention. Dimanche, plus d’un électeur sur deux pourrait ne pas se rendre à son bureau de vote. Moins de 50% de participation, ce serait une première pour des élections régionales depuis 1986, année de naissance de ce scrutin.

Certes, ce type d'élection mobilise traditionnellement peu. La faute à une méconnaissance des institutions régionales, de leurs élus et de leurs compétences. Facteur aggravant, cette année, le scrutin n'est couplé avec aucun autre. Pour les régionales de 2004, seuls 62,26% des électeurs avaient voté. «Mais, outre les raisons classiques qui expliquent l'abstention pour ce type d'élection, de plus en plus de gens pensent que la politique ne change pas leur vie», explique François Miquet-Marty, de l'institut de sondage Viavoice. Selon lui, ces abstentionnistes «désenchantés» sont de plus en plus dans une posture de «repli et de dépit à l'égard des politiques. C'est une logique d'œil pour œil, dent pour dent. Ils nous disent : "Les politiques ne font rien pour nous, pourquoi ferions-nous quelque chose pour eux ?"» Et, avec les catégories populaires davantage touchées par la crise, les jeunes devraient être les premiers à bouder les urnes.

D'après les spécialistes de l'opinion, entre 65 et 70% des 18-25 ans devraient laisser le bulletin de vote à la maison dimanche. Une abstention connue mais qui «s'accentue», selon Jean-Daniel Lévy, de l'institut CSA, qui constate un «attachement faible de leur part à l'égard