Menu
Libération
Interview

«La vision sarkozyste touche à son terme»

Article réservé aux abonnés
Selon François Miquet-Marty (Viavoice), «le score des socialistes ne se réduit pas à un vote sanction comme en 2004 mais représente une aspiration à une autre politique».
Nicolas Sarkozy et Carla Bruni-Sarkozy, à la sortie du bureau de vote à Paris, le 14 mars. (POOL New / Reuters)
publié le 14 mars 2010 à 22h46
(mis à jour le 15 mars 2010 à 1h52)

Quel est le rapport droite-gauche à l'issue du premier tour?

D’abord, le parti socialiste en tête, ce soir, est une surprise. A l’automne, les intentions de vote le donnaient autour de 20%. Il a progressé de dix points et créé une dynamique dans cette campagne. Personne ne l’aurait imaginé devant l’UMP au lendemain des européennes.

Ce premier tour marque la fin du sarkozysme instauré par la présidentielle. Ses caractéristiques, le retour du politique et l’affirmation d’une dynamique autour de la droite modérée sont balayés, ce soir, par le taux d’abstention très fort et le réveil du Front national. La vision sarkozyste trouve aujourd’hui son terme et cela joue pour le PS. Autre élément en faveur des socialistes: leur score ne se réduit pas à un vote sanction comme en 2004 mais représente une adhésion, une aspiration à une autre politique. L’électorat de la gauche modérée (Front de gauche-Europe Ecologie-PS) totalise 48,4% des voix, contre 39% en 2004. De plus en plus de Français se réclament de la gauche.

Comment expliquer ce taux d'abstention record à 53,5%, selon TNS-Sofres?

La campagne n’a pas été intéressante, les élections régionales sont peu lisibles, les Français ne connaissent pas leur président de région. Mais il y a quelque chose de plus profond et de plus inquiétant. Ce premier tour s’est joué sur fond de crise de la démocratie représentative et de crise économique. Ce qui doit se lire de façon commune avec le réveil du FN. Il y a l’