Une raclée ? Un désaveu pour Nicolas Sarkozy ?«Bien sûr que non !» ont entonné hier les leaders de la majorité. Sur les plateaux de télévision, ils se sont laborieusement appliqués à cacher leur énorme déception. Non contente d'être dépassée par le PS, l'UMP descend encore plus bas que lors de la défaite historique de 2004. Ce scénario catastrophe, même les plus pessimistes n'avaient osé l'envisager.
«Plébiscite». Mais hier, les chefs de la droite ne voulaient commenter que l'abstention record, manifestation d'un désintérêt préoccupant pour l'échelon régional. «Quand 23 millions d'électeurs ne votent pas sur un corps électoral de 40 millions, il devient difficile de raisonner sur les pourcentages», a expliqué le ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo. «Les régions n'ont pas trouvé leur place dans l'opinion», a renchéri François Fillon, ajoutant qu'il lui paraissait impossible, dans ces conditions, de tirer «un enseignement national de ce scrutin». Dans cet exercice de langue de bois collective, la palme revient à secrétaire d'Etat Nathalie Kosciusko-Morizet : «La gauche voulait un référendum anti-Sarkozy, un électeur sur deux n'a pas voulu entrer dans ce jeu.»
Pour le Premier ministre, l'abstention massive est la démonstration de «la nécessité» de la réforme de la décentralisation, lancée par Sarkozy. Candidat en Aquitaine, Xavier Darcos n'était pas loin, hier, de faire porter aux présidents de régions s