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Libération

Fillon, nouveau filon et vieille droite

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publié le 15 mars 2010 à 0h00

Le Point l'a révélé avec éclat : une partie de la presse de droite, futur désastre régional aidant, est désormais toute disposée à jeter Nicolas Sarkozy comme un Kleenex, pour peu qu'elle trouve un présidentiable de rechange. Jean-François Copé jugé encore trop vert, et Dominique de Villepin sans doute incertain psychologiquement, reste la toute neuve hypothèse François Fillon. D'où cette surréaliste couverture du Point de la semaine dernière, consacrée à chanter la gloire du «président Fillon» (entre minces guillemets, tout de même), couverture prolongée par une une du Monde cette semaine, qui promet de raconter «Comment Fillon s'impose en toute discrétion».

Prédisons-le : le sujet semblant vendeur, le filon Fillon n'est pas encore épuisé. Pourquoi la mode Fillon ? Pourquoi maintenant ? La réponse est simple : les sondages. Quand ceux-ci accablaient Martine Aubry, c'était une gaffeuse pataude. A présent qu'elle plane, la presse l'adulerait même si elle récitait l'annuaire. Un sondage indiquant que dans le match des présidentiables virtuels, Fillon battrait Aubry, cela suffit aux patrons de presse à tester la convertibilité du sujet en chiffres de ventes, quitte à faire hurler l'Elysée, ce dont Franz-Olivier Giesbert, patron du Point, n'a manifestement rien à faire. Hors la paraphrase des résultats des sondages, le plus frappant, dans ces deux enquêtes, c'est qu'elles ne révèlent strictement rien, même si toutes deux s'accordent à situer le