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Libération

Internet raille, la télé dérouille

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Estimations données avant 20 heures, commentaires sur Twitter, la soirée électorale s’est faite avant tout sur le Web.
publié le 15 mars 2010 à 0h00
(mis à jour le 15 mars 2010 à 8h14)

Il y a eu, hier, deux soirées électorales. Celle de la télé et celle d’Internet. Avec les mêmes chiffres (ils sont changeants), les mêmes images de vote (un marronnier), et les mêmes analyses (éculées). A ceci près que le Web avait deux heures d’avance sur le petit écran. D’ailleurs, via son compte officiel, le ministère de l’Intérieur donne lui-même la priorité au site de microblogging Twitter pour les chiffres de la participation. Twitter d’abord, le communiqué de presse ensuite.

L'après-midi s'étire, et le grand jeu sur Twitter, c'est de poster depuis l'isoloir sa photo où l'on glisse le bulletin dans l'enveloppe. Est-ce bien légal ? D'autres se désolent de devoir lever leurs fesses du canapé pour aller voter. Dès 17 h 41, sur le site de microblogging, on commente les premières estimations. Des fuites de journalistes incapables de garder les chiffres secrets en attendant que le dernier électeur ait glissé son bulletin dans l'urne ? Nenni : de Suisse et de Belgique, les quotidiens le Temps et le Soir diffusent les résultats des sondagiers hexagonaux. Et là, c'est un intense débat éthique qui s'empare de Twitter : braver le code électoral et ses 75 000 euros d'amende, ou pas ? L'internaute journaliste hésite, maquille (tel celui-ci, qui donne les chiffres comme étant ceux du tiercé) ou, comme Jean-Jacques Bourdin de RMC, efface vite fait le tweet reprenant les estimations qu'il vient tout juste de publier. L'internaute lambda n'a pas ces pudeurs. Très vite,