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Libération

La gauche face à sa victoire

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publié le 17 mars 2010 à 0h00

Inscrit dans un contexte international, c’est un triomphe sans appel. Même ce taux d’abstention record sourit à la gauche française car il signifie, d’abord, que beaucoup des électeurs de droite préfèrent encore la favoriser en boudant les urnes qu’aller apporter leurs suffrages à Nicolas Sarkozy.

Un boulevard s’ouvre à la gauche pour 2012, d’autant plus large que le président sortant n’a plus de cartouches à tirer tant il en a, déjà, brûlé. Il a essayé l’ouverture et cela n’a fait qu’irriter la droite sans séduire la gauche. Il avait su prendre des voix au Front national en allant le concurrencer sur ses marécages mais la désespérance sociale a, maintenant, reconstitué un vote protestataire qui s’ancre à l’extrême droite. Il s’était identifié à une «rupture» libérale mais le krach de Wall Street l’a vite contraint à changer de cheval. Il s’est alors fait le chantre de la régulation mais cela n’a pas mieux marché. Aussi pertinent qu’il ait été dans ce rôle, il n’était déjà plus audible, si totalement démonétisé par ses tête-à-queue, ses habiletés et la confusion politique qu’elles avaient semée que cet homme ne réussit plus à rassembler son propre camp et, moins encore, à mordre au-delà.

Si l’on avait un conseil à donner à la droite, ce serait de se choisir un autre candidat dans 2 ans, mais la gauche ? Il n’y a pas qu’en France que son retour s’annonce car la faillite du libéralisme recrée une demande de règles et de protections sociales. Sans la crise financière, l’élection