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Libération

Simone Veil, sixième Immortelle

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Coupole. Elue en novembre 2008, l’ancienne ministre est entrée hier à l’Académie française.
publié le 19 mars 2010 à 0h00

Simone Veil a été reçue hier à l'Académie française. Elue en novembre 2008 pour occuper le fauteuil de l'ancien Premier ministre Pierre Messmer, elle est la sixième femme à entrer sous la Coupole, et son discours de réception s'est voulu tourné vers un futur qu'elle escompte plein de lumière : «Fraternité et avenir, sous l'égide de ces beaux mots, […] je suis fière d'être reçue par votre Compagnie.»

Toute sa vie se lit sur son épée d'Immortelle : les devises de la France (Liberté, Egalité, Fraternité) et de l'Europe (Unie dans la diversité) auxquelles elle a «voué une partie de [sa] vie» ; une carapace de tortue, symbole de longévité ; deux mains enlacées qui symbolisent la réconciliation entre les peuples : celle du bas est marquée par les flammes des fours crématoires, celle du haut est gravée de branches d'olivier, arbre de vie et de paix. Un visage féminin et souriant rappelle son engagement en faveur de la cause des femmes (loi sur l'avortement de 1975). Est également gravé le nom du camp de Birkenau, où elle fut déportée avec sa mère et sa sœur en 1944, à 17 ans, ainsi que le numéro 78651 qui lui avait été tatoué sur le bras. C'est d'ailleurs à ses parents que Simone Veil a rendu le tout premier hommage dans son discours : «Moi que ne quitte pas la pensée de ma mère, jour après jour, deux tiers de siècle après sa disparition dans l'enfer de Bergen-Belsen, quelques jours avant la libération du camp, c'est bien celle de mon père, dé