Profil bas au siège de l'UMP, rue La Boétie à Paris. Autant aigreur et agressivité dominaient au soir du premier tour, autant les premiers commentaires à l'annonce des résultats du second tour sont mesurés: «La gauche a gagné, c'est clair, on le reconnaît». La phrase est redéclinée, avec quelques variantes, par la plupart des premiers responsables à s'exprimer.
Ce soir, la droite tente d'avoir la défaite modeste. Et même quand ils tentent d'expliquer «qu'il ne s'agit pas d'une sanction mais d'un avertissement», les premiers cadres du parti présidentiel à s'exprimer n'essayent pas de faire croire qu'ils le pensent vraiment.
A 20 heures, la première phrase de la soirée électorale sur France 2 -«La droite conserve l'Alsace»- déclenche
les premiers (et seuls) cris de joie de ce début de soirée autour des écrans de télévision. Le reste est accueilli dans un silence total.
Premier à s'exprimer officiellement dans la salle de presse, Christian Estrosi prend la parole sans attendre la fin de l'intervention de François Fillon à la télé. Personne n'a l'air de s'en offusquer. Non seulement le Premier ministre n'est pas applaudi, mais on baisse le son pour permettre à Estrosi d'être entendu. «Ce soir, la gauche a gagné les élections régionales», Nathalie Kosciuzko-Morizet, qui succède à Estrosi, applique elle aussi strictement les consignes. Et assure le service minimum sans un
sourire. «Nous allons prendre le temps d'analyser ces résultats dans le