La défaite de la droite, qui garde l’Alsace, perd la Corse et gagne la Réunion, est-elle aussi importante que prévu?
C’est un véritable désaveu. L’écart entre les voix de gauche et les voix de droite est supérieur à celui des régionales de 2004. Il s’agit d’un vote de rupture fort contre Nicolas Sarkozy: il a été élu sur une rupture et se trouve confronté à un souhait de rupture. C’est au fond une sorte de «2007 à l’envers», lié aux effets de la crise économique et du désarroi des Français devant l’incapacité des politiques à améliorer leur vie quotidienne.
C’est directement Nicolas Sarkozy qui est mis en cause. Les Français que nous interrogeons n’incriminent ni François Fillon ni les autres membres de l’exécutif. Même si huit ministres étaient têtes de listes régionales, c’est le président de la République qui incarne la politique mise en oeuvre.
Quelles sont les raisons de ce rejet du sarkozysme?
Il y en a trois principales. Un rejet de la méthode: Nicolas Sarkozy se présente en manager de l’économie française mais les résultats ne sont pas au rendez-vous. Son style est critiqué: trop d’ubiquité, un dynamisme perçu comme une dispersion mais, dans le contexte actuel, ce style apparaît plus anxiogène que rassurant. Enfin, l’électorat, et même l’électorat de droite, ne ressent pas une vision, un cap pour conduire le pays dans les prochains mois. C’est une remise en cause lourde de ce qui fonde le sarkozysme.
Le bon score du Front natio