Pour faire chic, on dit «éléments de langage», voire «wording». Pour faire simple, on va dire «bourrage de mou». Il s'organise, chaque dimanche d'élections, à l'Elysée et à Matignon : les petits barons de l'UMP qui vont aller à l'abattoir télévisé viennent y apprendre les paroles du karaoké politique qu'ils débiteront ensuite, à tour de rôle et de chaîne. Dimanche dernier, au soir du premier tour, les Xavier Bertrand, les Rama Yade et les Frédéric Lefebvre ont un à un enfoncé bien profond dans nos cerveaux qu'aucun enseignement ne se tirerait de ce scrutin, parce que l'abstention, hein. Que c'est la «première mi-temps» (oui, Rama Yade est sous-ministre aux Sports), alors attendons. Qu'on verrait dimanche et que là, on pourrait parler.
Et voilà, une semaine est passée. Alors, les gars ? Quelle chanson vous a-t-on appris à l'Elysée où, nous dit TF1, s'est tenu «un grand conclave» ? On a senti comme une ironie dans ce «conclave» ; même la Une se lasserait-elle de servir de passe-plat ? Tenez, l'envoyée spéciale au siège de l'UMP en serait presque insolente quand elle évoque «la communication de répétition qui, comme le comique de répétition, peut lasser». Jean-François Copé, on voit bien, sur France 2, sitôt les résultats publiés, qu'il va avoir un peu de mal ; ça semble déjà lui ronger la mâchoire comme une rage de dents. «Une réelle défaite», dit-il. Ah tiens… Un coup d'œil sur TF1 où, mieux que tous les histogrammes, l'air d'avoir