Modestie au siège de l'UMP, rue La Boetie. Les premiers commentaires à l'annonce des résultats sont mesurés. «La gauche a gagné, c'est clair, on le reconnaît.» La formule sera déclinée, avec quelques variantes, par la plupart des responsables. Et même quand ils tentent d'expliquer «qu'il ne s'agit pas d'une sanction mais d'un avertissement», les cadres du parti présidentiel n'essayent pas de faire croire qu'ils le pensent vraiment.
A 20 heures, la première phrase de la soirée électorale sur France 2 («la droite conserve l'Alsace») déclenche les seuls cris de joie de la soirée. Le reste est accueilli dans un silence total. Premier à s'exprimer dans la salle de presse, Christian Estrosi prend la parole sans attendre la fin de l'intervention de François Fillon à la télé. Non seulement le Premier ministre n'est pas applaudi, mais on baisse le son pour permettre à Estrosi d'être entendu. Nathalie Kosciuzko-Morizet, qui lui succède, applique elle aussi strictement les consignes. Et assure le service minimum sans un sourire : «Nous allons prendre le temps d'analyser ces résultats dans le calme et dans la durée.» L'heure n'est quand même pas à l'autocritique. Des militants se rassurent comme ils peuvent : «Mais non, ce n'est pas la débâcle !»
Rue de Solferino, siège du PS, à 20 heures, lorsque la victoire de la gauche est annoncée, c'est l'euphorie. Les militants du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) fo