Le constat leur écorche la bouche. Mais accusés, au premier tour de flagrant déni de défaite, François Fillon et Xavier Bertrand, cette fois, lâchent le mot: «déception». «Objectivement ce soir, la gauche a remporté les élections régionales», admet le second qui, s'il ne devrait pas être inquiété à la tête de l'UMP, a échoué à donner du souffle à la campagne. Le Premier ministre fait aussi profil bas: «Le résultat de ce soir confirme le succès des listes de gauche. Nous n'avons pas su convaincre.»
Fillon, qui n'avait pas ménagé ses efforts pour soutenir les candidats de la majorité sur le terrain, dit même «assumer [sa] part de responsabilité». S'il ira lundi à l'Elysée, il ne remettra pas sa démission à Nicolas Sarkozy mais évoquera, avec lui, un remaniement ministériel, a priori limité.
Les huit ministres têtes de liste régionales ne font pas meilleure mine. Les meilleurs espoirs ratent leur pari de reprendre, par exemple la Franche-Comté et le Centre, à la gauche: tous deux dans une triangulaire, Alain Joyandet, (Coopération) limite les dégâts avec 38,36% des voix et Hervé Novelli (Commerce) obtient 36,46%. Envoyés au casse-pipe, Xavier Darcos (Travail), en Aquitaine (28,01% des suffrages) encaisse un retard de 28 points sur son rival PS et Bruno Le Maire (Agriculture), en Haute-Normandie, passe tout juste la barre des 30%. En Nord-Pas-de-Calais,