Il a mis le temps. Mais Nicolas Sarkozy a enfin admis publiquement sa défaite. C'est Claude Guéant, son conseiller le plus proche, qui s'est chargé de cet aveu si difficile. Hier, le secrétaire général de l'Elysée qualifiait les résultats du scrutin de «décevant». Et affirmait même que le chef de l'Etat n'était pas sourd. «Le Président s'attendait à ces résultats. Il avait dit avant les régionales qu'une élection a toujours une signification, un message. Il est décidé à l'entendre.»
Le changement avec le premier tour est frappant. Il y a tout juste une semaine, Sarkozy déclarait ainsi à des élus de la majorité que, «l'UMP étant en tête dans neuf régions», contre six en 2004, «quelques bonnes surprises» étaient à attendre «dans plusieurs régions» lors du second tour. Le mot «défaite» était alors tabou à l'Elysée. Ce qui avait conduit de nombreux élus UMP à ironiser sur le Président «qui vit au pays des Bisounours». Et peut-être entraîné ce changement de communication, visible hier soir chez tous les responsables de la majorité, grâce aux «éléments de langage», transmis aux élus de la majorité. En début de soirée, Nicolas Sarkozy avait ainsi convié à l'Elysée François Fillon, Xavier Bertrand, le secrétaire général de l'UMP, et Brice Hortefeux, le ministre de l'Intérieur. Ensuite, Fillon est rentré à Matignon pour transmettre le message présidentiel à une vingtaine de ministres et de responsables de la majorité.
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