Le sarkozysme triomphant a vécu. Moins de trois ans après son implacable campagne présidentielle, le chef de l’Etat est à terre. Certes, l’UMP sauve la face en conservant l’Alsace et en conquérant le conseil régional de l’île de la Réunion (minée par les divisions de la gauche). Mais partout ailleurs, la majorité présidentielle essuie des revers avec une gauche qui confirme ses bons résultats du premier tour et totalise plus de 53% des suffrages. Le PS et ses alliés remportent 20 régions sur 22 en métropole (dont la Corse, conquise par Paul Giacobbi, mais sans majorité absolue), tandis que Georges Frêche (divers gauche) triomphe en Languedoc-Roussillon. La participation, elle, progresse de quatre points, pour atteindre 51,2%.
Autre signe de la défiance d’une partie de l’électorat, la spectaculaire progression du Front national. Ses électeurs se sont encore davantage mobilisés qu’au premier tour dans les douze régions où il était présent. Résultat, il gagne partout du terrain là où il était en capacité de se maintenir. C’est assez rare pour le parti d’extrême droite entre deux tours. Le FN avait recueilli 11,42% des voix le 14 mars ; hier soir, il obtenait plus de 17%, selon l’institut TNS Sofres. Pour le président de la République, le Premier ministre et le secrétaire général de l’UMP, qui avaient jeté leurs dernières forces dans la bataille en durcissant le ton sur la sécurité, c’est un échec. L’effet escompté sur les électeurs du FN s’est retourné contre eux. Ce n’était pas