Carton plein. En agglomérant 60,61% des voix en Poitou-Charentes, contre 39,39% à son challenger UMP Dominique Bussereau, Ségolène Royal a réussi son grand chelem à elle. Et rien qu'à elle. A tout point de vue. Six points de plus qu'en 2004, quand elle avait atteint 55%. «Sept points de participation en plus par rapport au premier tour», selon son équipe. Et, cerise sur le gâteau, le deuxième meilleur score des présidents de région sortants en métropole, après Martin Malvy en Midi-Pyrénées.
«J'accueille ce magnifique résultat avec une profonde gratitude», a attaqué Royal, enfermée hier après-midi pendant trois heures dans son bureau pour plancher sur sa déclaration. Alors qu'elle s'était, la semaine dernière, exprimée au même moment que Martine Aubry, elle lui a cette fois-ci grillé la politesse de quelques minutes. Sans la créditer le moins du monde d'une quelconque responsabilité dans la vague rose. «C'est une belle victoire des présidents de région de gauche et de leurs équipes», a-t-elle estimé, sans citer le PS. Avant de s'extraire encore un peu plus des logiques partisanes : «Il nous appartient de faire en sorte que cette victoire ne soit pas la victoire d'un camp, mais de tout le pays.»
Au-delà de l'ampleur du score, Ségolène Royal, glissant qu'elle voyait dans le premier tour «la démonstration qu'[elle avait] eu raison» dans sa stratégie d'alliance des syndicalistes aux centristes, en rupture avec des logiques d'«apparei