Ce n’était pas son «agenda» du moment, mais bon, comment résister à un portefeuille de ministre du Budget… A 44 ans, voilà donc François Baroin qui replonge dans les délices de la vie gouvernementale. Elle ne semblait pourtant pas beaucoup lui manquer. Durant les deux années qui ont suivi l’élection de Nicolas Sarkozy à l’Elysée, ce pur chiraquien, député-maire de Troyes (Aube), s’était mis en retrait du débat national pour se recentrer sur sa ville, profiter de la vie et entamer une carrière d’avocat. Mais depuis quelques mois, en tandem avec Jean-François Copé, patron des députés UMP, il pointait sans concession les faiblesses et les erreurs du sarkozysme.
Proche aussi de Dominique de Villepin, il ne s’était pour autant pas acoquiné avec lui, préférant jouer la carte Copé pour la présidentielle de 2017. Son entrée au gouvernement est un signe envoyé aux grognards du chiraquisme et à la mouvance gaulliste «canal moderne» qui supportait mal, entre autres, le débat sur l’identité nationale. Ces jours-ci, il était aussi aux avant-postes pour dénoncer la politique d’ouverture à gauche trop systématique à ses yeux. Avec lui, Sarkozy aura l’œil de Chirac dans son gouvernement. Baroin voit très régulièrement l’ancien chef de l’Etat et s’entretient avec lui chaque semaine au téléphone.
Propulsé à 29 ans porte-parole du premier gouvernement Juppé en 1995, il avait été auparavant journaliste à Europe 1, puis député à partir de 1993. En 2005, il avait fait son retour au gouvernement com