Ils ont décidé de la jouer modeste. La preuve : pour sa première conférence de presse d'après victoire, les premiers mots de Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste, ont été adressés au président américain, Barack Obama, «félicité pour la réforme du système de santé aux Etats-Unis»…
Au lendemain de leur succès sans appel, tempéré néanmoins par les conquêtes de la Réunion et de la Guyane par l'UMP et une Alsace toujours arrimée à droite, c'est peu dire que les socialistes avaient le triomphe discret. «Pas de raison de sauter comme un cabri quand les Français vont mal, minaudait Benoît Hamon. Ils n'attendent pas de nous qu'on sabre le champagne en disant : "Youpi, les socialistes sont de retour !"»
«Raisonnable». Bien sûr, Martine Aubry, qui a reçu fort tard dans la soirée un SMS de félicitations avec «double smiley» de Dominique Strauss-Kahn, s'est tout de même offert une petite coupe avec son équipe, dimanche soir. Mais pas plus. Selon un participant, l'ambiance, parmi les proches de Martine Aubry, tout de même «douchés par le résultat en Alsace», était «raisonnable. Ce n'était pas le délire. Pas encore l'élection présidentielle… On avait conscience que la fête était terminée, et que les emmerdes allaient recommencer». D'où cette ligne argumentaire qui s'imposait d'elle-même dans l'équipe, maintenue d'un dimanche à l'autre : «Pas de triomphalisme au premier tour, pas de triomphalisme au deuxième.»
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