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Libération

Les chantiers compromis… ou retardés

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La défaite électorale et la fronde d’une partie de la majorité devraient modifier l’agenda du gouvernement.
publié le 23 mars 2010 à 0h00

«La pire des réponses serait d'arrêter les réformes», assurait dimanche soir le ministre de l'Education nationale, Luc Chatel. Mais pour trois d'entre elles au moins, la question est posée, tant elles ont déstabilisé la base électorale de l'UMP.

La taxe carbone «Est-ce vraiment une priorité ?»

Déjà mal aimée à droite avant les élections, la taxe carbone pourrait être la première victime de la défaite. Depuis la censure du projet par le Conseil constitutionnel fin décembre, nombre d'élus UMP ont fait savoir de plus en plus ouvertement leur hostilité à la «révolution fiscale» vantée par Nicolas Sarkozy en septembre. Le scepticisme perceptible à l'automne lors du vote de la taxe n'a fait que s'amplifier. Avant le premier tour, il y avait eu les sorties du patron des sénateurs UMP, Gérard Longuet («Est-ce vraiment une priorité ?»), et de l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin - «trop de Grenelle tuerait le Grenelle». Hier matin, c'est le président du groupe UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, qui a embrayé :«La taxe carbone n'a de sens qu'à l'échelle européenne, on ne peut pas le faire, nous, en France, avant les autres.»

Au Medef, qui réclame depuis des semaines son report à 2011, on avouait hier : «On a l'impression d'avoir été entendus.» D'autant que la question soulevée par le Conseil constitutionnel est techniquement délicate à régler : les Sages reprochent à la taxe d'épargner les entreprises qui sont déjà concernées par le système des quotas européens.

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