Après l'ouverture à gauche, l'ouverture au sein de la droite. Tel est le sens du remaniement décidé hier soir par Nicolas Sarkozy. Plus qu'un simple «remaniement technique» annoncé, ou la volonté d'adresser un message aux Français, après la défaite de dimanche, l'objectif est bien de calmer la fronde qui monte dans sa propre majorité. D'où l'idée du chef de l'Etat d'intégrer à son équipe des personnalités qui n'ont pas ménagé leurs critiques ces derniers temps : un chiraquien - François Baroin -, un villepiniste - Georges Tron - et un centriste - Marc-Philippe Daubresse. Une sorte d'achat par appartement pour avoir le calme dans le bâtiment lézardé de la droite française. Retour sur les coulisses d'une journée de consultations aux inévitables rebondissements et petits psychodrames…
Dès les matinales des radios et des télévisions, le ton est donné: la majorité affiche ses doutes. Et ses divisions. «Ce n'était pas une nuit très heureuse», témoigne ainsi Jean-François Copé sur Europe 1, avant de dénoncer l'une des principales erreurs de Nicolas Sarkozy : l'ouverture. «Pendant un premier temps, l'idée a été d'aller solliciter des gens de gauche acceptables par la droite. Maintenant, il faut solliciter des gens de droite acceptables par la gauche», martèle le président du groupe UMP à l'Assemblée. Au même moment, Jean-Pierre Raffarin, interrogé sur Canal +, demande «un vote de confiance» au Parlement sur les réformes et souhaite