Nicolas Sarkozy le réformateur est sur pause, et Nicolas Sarkozy l'écologiste n'est plus. Pour regagner la confiance de sa majorité, qui le désigne comme le principal responsable de la débâcle régionale, le Président a choisi de laisser tomber la taxe carbone. Après le mini-remaniement, destiné à intégrer au gouvernement des composantes ostracisées de l'UMP - les villepinistes, les chiraquiens et les centristes -, et l'annonce, avant les élections, d'une «pause» dans les réformes pour 2011, le nouveau geste de l'Elysée est symbolique. Il s'agit ni plus ni moins d'abandonner l'idée qu'il existe une écologie de droite, et que celle-ci n'a pas de leçon à recevoir de la gauche. Mais l'Elysée se prépare déjà à vendre un nouveau Sarkozy, rassembleur et à l'écoute. Ce devrait être pour aujourd'hui, à l'issue du Conseil des ministres, lors d'une allocution télévisée. Les Français, qui ont rejeté le vieux modèle, seront-ils acheteurs ?
Revirement. Même si l'annonce de l'abandon sine die de la taxe carbone a été faite hier aux députés par François Fillon, le recul est bien signé Nicolas Sarkozy. Le Premier ministre n'ayant jamais été très chaud vis-à-vis d'une réforme portée par le chef de l'Etat, avec l'aide de ses fidèles Jean-Louis Borloo et Chantal Jouanno. Il suffit de relire ses propos datant d'à peine quelques mois pour réaliser l'étendue de son revirement. En septembre, lors d'un discours à Artemare, dans l'Ain, il évoquait le «choix historique»