«N'ayez pas peur !» Pour remobiliser les électeurs de droite qui l'ont lâché lors des régionales dimanche, et calmer la fronde à l'UMP, Nicolas Sarkozy a remixé hier matin, en direct depuis l'Elysée, une vieille phrase de Jean Paul II. Version Sarkozy, cela donne : «Nous devons continuer les réformes. Arrêter maintenant, ce serait tout simplement ruiner les efforts accomplis.» Pas de pauses sur les retraites, les réductions d'impôts et de charges sociales, donc. Le Président s'engage tout au plus à «ne pas passer en force» sur les retraites et à donner du temps «à la discussion avec les partenaires sociaux».
Haro. Malgré cette posture présidentielle, au-dessus de «l'agitation électorale», Sarkozy a opéré un vrai recentrage à droite. Haro sur les «parents irresponsables» et leurs enfants perturbateurs, qui seront placés dans des «établissements adaptés». Halte au voile intégral, contre lequel le gouvernement déposera un projet de loi. Et sus aux «agresseurs, traités avec plus d'égards» que les victimes. Pour reconquérir un électorat déboussolé par l'ouverture à gauche et la taxe carbone, Nicolas Sarkozy a chanté, pendant une quinzaine de minutes, la droite et ses plus grands tubes : la lutte contre l'insécurité («Ceux qui attendent une réaction ferme de ma part ne seront pas déçus !»), la défense des agriculteurs («Je suis prêt à aller à une crise en Europe plutôt que d'accepter le dém