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portrait

Le chevalier de la rose

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Martin Malvy. Le président de Midi-Pyrénées, 74 ans, a devancé Royal au jeu du candidat PS le mieux élu aux régionales.
Martin Malvy, président sortant en Mid-Pyrénées lors d'une conférence de presse à Toulouse, le 10 février 2006 (AFP Lionel Bonaventure)
publié le 26 mars 2010 à 0h00

Ce jeune homme de 74 ans a souvent arrêté de fumer. Ce coup-ci pourrait être le bon. Ou peut-être pas. Aucun de ses collaborateurs dans le paquet desquels il tape quand il est à cours de Marlboro light ne parierait grand-chose sur la promesse que le patron se faisait encore l’avant-veille du second tour. Son boulot de président de région fonctionne à la nicotine. Et la logique de son boulot de président le mieux élu de France depuis dimanche, avec 67,7 % des voix, ne va pas dans le sens du sevrage. Le Bon Dieu ne fume pas, à notre connaissance. Mais si, avec 60,6 % des suffrages, Ségolène Royal est baptisée «la madone du Poitou», le socialiste Martin Malvy devrait être au moins le «saint-père de Midi-Pyrénées». Les voix écologistes et du Front de gauche du premier tour lui sont toutes revenues au second. Il a aussi attiré à lui 60 000 voix de plus que le total de gauche du 14 mars. Les fruits de son autorité politique naturelle, certainement.

A l'été 2002, acharné à perdre Philippe Douste-Blazy qu'il avait installé dans son fauteuil de maire de Toulouse, Dominique Baudis disait pouvoir imaginer voter Malvy à la municipale suivante. Lequel Malvy n'a jamais brigué le Capitole, mais incarnait déjà la «gauche responsable» qui ne fait pas peur à la droite. Il y a du «radicalisme cassoulet» chez cet homme tout en rondeurs face aux adversités. Il est cependant le contraire d'un radis, «rose dehors et blanc dedans» selon le livre des recettes politiques du Sud-Ouest.

Ce qui l