Ambiance des grands jours dans les sous-sols de l'hôtel Pullman, dans le XVe arrondissement de Paris. 200 journalistes du monde entier, des dizaines de caméras et, au milieu, un homme seul. Avec pour unique arme sa chevelure argentée et son verbe flamboyant. Dominique de Villepin a convié les médias, quelques jours après la claque infligée à la droite aux régionales, pour annoncer la création, le 19 juin, de son «mouvement politique», encore sans nom à ce stade. La presse est venue en masse pour entendre enfin quelqu'un de l'UMP cogner franchement sur Nicolas Sarkozy (alors que le reste de la droite, que le Président terrorise, se confine publiquement dans des éléments de langage inodores et incolores). Tout le monde attendait que l'ancien Premier ministre se déclare candidat à la présidentielle. Ou se pose comme une alternative à droite à Sarkozy. Personne ne sera déçu.
Dans un discours d'une quarantaine de minutes, déclamé sans note, Villepin fait son Villepin, et il le fait bien. Il est l'homme qui veut que «la France» revienne à ses «fondements» : «la nation»,«la République», et «l'Etat». L'homme qui rappelle le «pacte social et républicain» signé «au lendemain de la Seconde Guerre mondiale» et inscrit dans le préambule de la Constitution. Il est exalté et grandiloquent comme en 2003, à la tribune de l'ONU, quand les diplomates du monde entier l'ont applaudi pour avoir dit non à la guerre e