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Libération

Les élus ne badinent pas avec l’humour

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Cible favorite des caricaturistes, les hommes politiques goûtent souvent peu la plaisanterie.
publié le 27 mars 2010 à 0h00

Et les moqués des Guignols, les étrillés de Guillon et autres humoristes qui bouffent du politique, comment le prennent-ils ? Mal en général, voire très mal, même si peu osent le dire. Par crainte de passer pour des rabat-joie, des censeurs en puissance ou, comme l'a dit Eric Besson, de transformer en «martyr» celui qui les raille. Bon client des Guignols, François Bayrou, s'étonne un jour que les enfants et les jeunes qu'il croise dans la rue s'adressent à lui en lançant des «Mais… euh…» Intrigué, il s'en ouvre à ses collaborateurs. A sa demande, un montage de ses dernières apparitions lui est fourni. Il réagit le 6 avril 2008 sur le plateau de Michel Drucker : «C'est à peu près la seule fois de ma vie où j'ai failli me flinguer. [Etonnement de Drucker…] Peut-être pas jusque-là, en tout cas où j'ai eu envie - mais sincèrement et profondément - d'arrêter parce que vous menez des combats difficiles […] et vous découvrez que l'image de vous est une image de benêt total.» «Vous avez failli me faire abandonner la politique», lance-t-il à Nicolas Canteloup, qui l'imite aux Guignols.

«Enervé». Plus récemment, Dominique Strauss-Kahn a fait savoir en direct sur France Inter (17 février 2009) qu'il goûtait peu à l'humour de Stéphane Guillon. Dans un billet (hilarant), ce dernier mettait en branle une alarme pour que les jolies filles se carapatent des studios avant l'arrivée de DSK et son supposé appétit sexuel déb