Interpellé par l'appel du 22 mars de Daniel Cohn-Bendit, Arnaud Montebourg, secrétaire national du PS chargé de la rénovation, estime que les primaires pour désigner le candidat de gauche en 2012 sont une forme embryonnaire de «coopérative politique», telle que voulue par le leader écologiste.
Daniel Cohn-Bendit appelle à sortir des «partis machines» issus de la révolution industrielle. Cette question se pose-t-elle aussi au PS ?
Les citoyens peuvent-ils redevenir copropriétaires de l’action publique et politique ? Cette question concerne aussi bien le fonctionnement de la République que celui des grands partis de gauche. Les appareils vivent repliés sur eux-mêmes, enfermés dans les délices empoisonnés de la lutte pour le pouvoir. Et quand les divisions internes s’accentuent, cela entraîne la destruction de l’outil partisan lui-même, dont les Français ont pourtant besoin pour transformer la société. C’est ce que nous avons vécu ces dernières années au PS, avec le point culminant du congrès de Reims, dont nous sommes toujours convalescents.
Quels sont vos remèdes ?
Face au grand effondrement économique et au délitement du système politique, la gauche a l’ambition de reconstruire une société nouvelle. Pour ce faire, nous aurons besoin de partis qui ne soient plus organisés sur le mode vertical et autoritaire, mais associant les citoyens à cette stratégie du changement. Aujourd’hui, les appareils infantilisent les citoyens qui se retournent violemment contre le système politique. Si notre pays est ultra-divisé et fait du surplace, c’est aussi parce que les Français n’ont pas assez de poids et de pouvoir dans la politique pour susci