Tu quoque, UMP… Rien ne sera donc épargné à Nicolas Sarkozy. Election calamiteuse, sondages en chute libre, Premier ministre plébiscité : voilà maintenant que les siens profitent de son absence à l'étranger pour piétiner l'un de ses principaux articles de foi. Symbole d'un gouvernement décidé à «encourager l'entreprise» et à briser «le tabou de l'argent», le bouclier fiscal est cabossé, lapidé, matraqué par ceux-là mêmes qui l'avaient voté.
De Copé à Villepin, les droites dissidentes ou concurrentes se liguent pour blasphémer en pleine église sarkozienne. Il faut dire que la disposition devient de plus en plus indéfendable à mesure que s’approfondit la crise sociale. Voilà un Président qui s’apprête à demander à tous les travailleurs de France un sacrifice important et qui veut en exonérer les milliardaires du pays. La réforme des retraites débouchera, selon toutes probabilités, sur une version nouvelle du vieux slogan de 2007 : il faudra, pour sauver le système, travailler plus ou gagner moins. Aussi bien, la situation budgétaire née de la crise financière implique par nature une augmentation des prélèvements. Les députés UMP seront donc conduits à expliquer à leurs électeurs que leur Président a mis tout le monde à contribution, sauf ses amis du Fouquet’s. Exercice quelque peu délicat. D’autant que les convertis de l’UMP, avanie ultime, donnent soudain leur bénédiction aux anathèmes rituels prononcés par la gauche contre ledit bouclier. Retour difficile pour celui