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portrait

Hongrois rêvé

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Pál Sarkozy. Publicitaire devenu peintre, le père du président de la République se revendique en séducteur alerte et fantasque.
Le père de Nicolas Sarkozy, Pal Sarkozy, le 25 juin 2008 à Madrid (AFP Philippe Desmazes)
publié le 31 mars 2010 à 0h00

Il y a chez ce vieil homme primesautier, un goût rieur pour l’indignité. Et une passion de la provocation qu’il n’exerce jamais mieux qu’aux dépens de son fils, second du nom, Nicolas. Sarkozy père, longtemps prénommé Paul et redevenu Pál à la hongroise, a l’imaginaire frondeur et le pinceau moqueur. Dans des toiles assez ahurissantes qui hésitent entre Dali kitsch et pop art criard, le créateur publicitaire à la retraite représente le président né de ses œuvres, l’oreille percée de la grand-croix de la Légion d’honneur. Jamais décoré de rien, l’artiste tardif est allé jusqu’à l’Elysée faire offrande de son ironie. D’une mansuétude récente pour un géniteur à qui il estima longtemps ne rien devoir et qu’il fait désormais soigner au Val-de-Grâce, Nicolas aurait apprécié l’humour en pendeloque.

Sur la table basse près de son fauteuil, ce «père de» qui vient démoder les «fils de» a placé en évidence une photo qui immortalise l’instant du présent. De droite à gauche, on distingue notre grand ancien un rien faraud, 81 ans d’extravagance satisfaite. Il tient par l’épaule son rejeton, 55 ans, qui semble un peu interloqué dans son affection aux aguets. A leurs pieds, resplendit le Nicolas illustré, tiré à six exemplaires, mis à prix aux environs de 10 000 euros.

Celui que personne n’oserait appeler monsieur Père reçoit chez lui, au bout de l’île de la Jatte, là où Seurat inventa le pointillisme. Le somptueux salon resplendit des toiles et des sculptures qu’avec allégresse ce collection