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Libération

Juppé relaie la fronde

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L’ex-Premier ministre veut s’insérer dans la course pour la présidentielle.
publié le 31 mars 2010 à 0h00

Le «meilleur d'entre nous», selon la fameuse formule de Jacques Chirac, a de beaux restes. Alors que le sarkozysme triomphant est en train de sérieusement vaciller, voilà le maire de Bordeaux qui lâche hier sa bombinette pour faire exploser l'un de ses symboles : le bouclier fiscal. En pur politique, qui n'a rien oublié de tous les mauvais coups que Sarkozy lui a infligés depuis vingt-cinq ans, Juppé choisit ses mots pour faire mal : «Il faut s'interroger sur ce qu'on appelle le bouclier fiscal parce que les choses ont changé. Ça ne me choquerait pas qu'on demande aux très riches de faire un effort de solidarité supplémentaire vis-à-vis de ceux qui souffrent dans la crise.» Dans son sillage, les langues se sont aussitôt déliées dans la majorité.

A 64 ans, l’ancien Premier ministre reste une des grandes voix écoutées de la droite. Son expérience, ses qualités (que même ses adversaires reconnaissent), en font une sorte de boussole à laquelle nombre de parlementaires se réfèrent quand la tempête gronde. Il est aussi la mauvaise conscience d’une droite qui aurait trahi ses grands idéaux pour une «rupture» bling-bling.

Dimanche, Juppé a tiré une première salve en annonçant qu’il n’excluait pas d’être candidat à la présidentielle si Sarkozy ne se présentait pas. Une manière de jeter le trouble dans une UMP monolithique et de montrer qu’une alternative au sarkozysme existe. Cette accélération de Juppé s’explique pour beaucoup par les ambitions affichées par Dominique de Vill