«Une rumeur est arrivée dans mes petites oreilles. Siné signerait la fin du seul journal mal élevé sur la place de France. Bob, pique du blé à Bedos, à Onfray, fais un casse.» Depuis hier matin, les lettres de soutien affluent dans la boîte mail du courrier des lecteurs. La vente de tee-shirts connaît un regain (avec rupture de stock en XL de «Ça va péter»). Les chèques ne sont plus encaissés. Eh oui, Siné Hebdo ferme boutique. Puisque c'est Bob qui vous le dit. Ce jour même dans son édito sinique, dans «sa zone». «On touche le fond de nos fouilles et, même avec toute votre générosité […], le drapeau noir flotte désespérément sur notre marmite !»
Un bandana noir à tête de mort lui ceint le front. Dans les locaux des éditions de l’Enragé, avenue de la Résistance à Montreuil, le patron octogénaire s’amuse encore et contemple avec satisfaction la une du numéro tout chaud de la semaine : un pape qui a la trique… en forme de biberon. Le traitement dessins du sujet en page 9 est gratiné.
«Chier dans la colle et les bégonias» ne fait pas assez vendre. Le célèbre caricaturiste de Charlie Hebdo, viré avec fracas par Philippe Val après une chronique sur une supposée conversion au judaïsme de Jean Sarkozy, avait bénéficié d'une vague de sympathie. Son éviction avait fait grand bruit, plus de 15 000 signataires avaient soutenu la pétition. Siné et sa femme, Catherine Sinet, lançaient alors dans la foulée leur propre canard sans publici